Ini­tia­tive dite «pour l’au­to­dé­ter­mi­na­tion»

L’ini­tia­tive dite «pour l’au­to­dé­ter­mi­na­tion» sou­haite pla­cer le droit natio­nal au-des­sus du droit inter­na­tio­nal. Ce fai­sant, elle menace l’ac­tion com­bi­née du droit natio­nal et du droit inter­na­tio­nal, à la fois stable et éprou­vée. La fia­bi­lité de la Suisse et le res­pect de ses enga­ge­ments, très appré­ciés dans le monde, seraient assor­tis d’une réserve per­ma­nente dan­ge­reuse.

En por­tant atteinte à la sécu­rité juri­dique et à la capa­cité d’ac­tion de la Suisse en matière de poli­tique exté­rieure, l’ini­tia­tive nuit éga­le­ment aux inté­rêts fon­da­men­taux de l’éco­no­mie exté­rieure suisse. En effet, l’ini­tia­tive concerne plus de 600 accords éco­no­miques qui donnent à nos entre­prises expor­ta­trices – sou­vent des PME – un accès sûr, réglé et des plus avan­ta­geux aux mar­chés inter­na­tio­naux. 

Ini­tia­tive contre le droit inter­na­tio­nal: Un refus net est néces­saire pour la place éco­no­mique suisse

Notre position

L’ini­tia­tive

  • menace 600 accords impor­tants pour l’éco­no­mie;
  • porte atteinte à des prin­cipes fon­da­men­taux de droit inter­na­tio­nal;
  • laisse de nom­breuses ques­tions sans réponse et crée une insé­cu­rité juri­dique;
  • menace des accords impor­tants conclus dans le cadre de l’OMC;
  • affai­blit la Suisse en tant que par­te­naire contrac­tuel fiable et l’isole sur la scène inter­na­tio­nale;
  • met en jeu la voie bila­té­rale avec l’UE;
  • admet la rési­lia­tion de la Conven­tion euro­péenne des droits de l’homme.

Pour plus d’in­for­ma­tions, lisez notre prise de posi­tion ici.

Droit inter­na­tio­nal – de quoi parle-t-on au juste?

Le droit inter­na­tio­nal règle les rela­tions contrac­tuelles entre les États et ins­taure ainsi la sécu­rité juri­dique et des règles contrai­gnantes. Qu’il s’agisse d’une conver­sa­tion télé­pho­nique avec l’Ita­lie, de la pour­suite de cri­mi­nels recher­chés à l’échelle inter­na­tio­nale jus­qu’au com­merce avec le Japon, en pas­sant par le vol pour Sid­ney – les trai­tés inter­na­tio­naux jouent un rôle crois­sant dans notre vie. Ils créent des oppor­tu­ni­tés et pro­tègent les citoyens, les entre­prises et les auto­ri­tés suisses.

Grâce au droit inter­na­tio­nal, l’éco­no­mie ouverte qu’est la Suisse peut faire valoir ses inté­rêts à l’échelle inter­na­tio­nale et les pro­té­ger effi­ca­ce­ment. L’ini­tia­tive dite « pour l’au­to­dé­ter­mi­na­tion » sape ce fon­de­ment impor­tant et induit ainsi exac­te­ment l’in­verse de ce qu’elle pro­met. Son accep­ta­tion engen­dre­rait une grande insé­cu­rité, mais aussi des incon­vé­nients majeurs pour les entre­prises de notre pays.

https://​www.​youtube.​com/​watch?​v=CYY​UI7a​d5wc#​action=share

 

Lire le dos­sier­po­li­tique d’eco­no­mie­suisse

Chris­tine Kad­dous, pro­fes­seur à l’Uni­ver­sité de Genève et pré­si­dente de la Société Suisse de Droit Inter­na­tio­nal, a publié une bro­chure dans laquelle elle montre, en se fon­dant sur des exemples concrets, com­ment le droit inter­na­tio­nal nous est utile, à tous, dans la vie de tous les jours.

Lire la bro­chure

Publi­ca­tions externes

À l’ex­cep­tion de l’UDC, tous les par­tis ont pris posi­tion contre cette ini­tia­tive. Dans son mes­sage, le Conseil fédé­ral demande au Par­le­ment de reje­ter l’ini­tia­tive sans contre-pro­jet.

Lire le mes­sage

Lire le texte de l’ini­tia­tive

Un avis de droit du pro­fes­seur Chris­tine Kauf­mann, de l’Uni­ver­sité de Zurich, exa­mine les consé­quences juri­diques sur des accords impor­tants pour l’éco­no­mie. Ses conclu­sions montrent les pro­blèmes concrets cau­sés par l’ini­tia­tive.

Lire l’avis de droit

Prof. Dr. Helen Kel­ler, juge à la Cour euro­péenne des droits de l’homme a éga­le­ment exa­miné en pro­fon­deur les consé­quences de l’ini­tia­tive pour l’au­to­dé­ter­mi­na­tion. Elle s’at­tend, elle aussi, à des consé­quences néga­tives pour l’éco­no­mie en cas d’ac­cep­ta­tion de l’ini­tia­tive.

Lire son ana­lyse

Dans une prise de posi­tion com­mune, 31 pro­fes­seurs de droit de l’Uni­ver­sité de Zurich ont exa­miné le texte de l’ini­tia­tive et relevé un grand nombre de lacunes juri­diques, de ques­tions ouvertes et d’élé­ments pou­vant entraî­ner une insé­cu­rité juri­dique. D’après eux, plu­tôt que de cla­ri­fier la rela­tion entre le droit natio­nal et le droit inter­na­tio­nal, l’ini­tia­tive risque d’en­traî­ner des incer­ti­tudes majeures.

Lire la prise de posi­tion