« Pro­jet de ter­ri­toire Suisse » : une régle­men­ta­tion qui risque d’être intro­duite en cati­mini !

​Le « Pro­jet de ter­ri­toire Suisse » a été adopté par les trois niveaux de l’Etat. Il n’a cepen­dant pas fait l’ob­jet d’une pro­cé­dure légis­la­tive démo­cra­tique et doit donc res­ter non contrai­gnant. Toute autre déci­sion serait inac­cep­table en vertu des prin­cipes de l’Etat de droit. eco­no­mie­suisse a émis des réserves sur ce pro­jet depuis le début et main­tient sa posi­tion.
​eco­no­mie­suisse main­tient que le « Pro­jet de ter­ri­toire Suisse », adopté le 24 octobre 2012 par le Conseil fédé­ral, peut ser­vir tout au plus de cadre et d’aide à la prise de déci­sions pour les orga­ni­sa­tions par­te­naires. Il ne doit en aucun cas avoir un carac­tère contrai­gnant. Dans son com­mu­ni­qué de presse rela­tif à l’adop­tion du pro­jet, le gou­ver­ne­ment charge les ser­vices de la Confé­dé­ra­tion de coor­don­ner leurs stra­té­gies, pro­jets et plans sec­to­riels avec le « Pro­jet de ter­ri­toire Suisse ». Il sug­gère de la sorte une appli­ca­tion contrai­gnante du pro­jet pour les organes concer­nés. Cela revient donc à légi­fé­rer en cati­mini, sans pas­ser par les pro­cé­dures usuelles, qui confèrent leur légi­ti­mité démo­cra­tique à des textes de cette impor­tance. Cette manière de pro­cé­der est inac­cep­table dans un Etat de droit. eco­no­mie­suisse avait d’ailleurs déjà évo­qué ce risque, lors de la consul­ta­tion.

eco­no­mie­suisse peut certes saluer l’exis­tence d’une ini­tia­tive des trois niveaux de l’Etat, telle que le « Pro­jet de ter­ri­toire Suisse », visant à éla­bo­rer une posi­tion com­mune en matière de déve­lop­pe­ment ter­ri­to­rial. Un plan direc­teur coor­donné, qui sur­monte les fron­tières poli­tiques et admi­nis­tra­tives, peut sou­te­nir judi­cieu­se­ment la Confé­dé­ra­tion, les can­tons et les com­munes dans leur action. Son appli­ca­tion doit tou­te­fois res­ter expres­sé­ment facul­ta­tive. La pre­mière mou­ture du pro­jet avait essuyé de nom­breuses cri­tiques, de sorte qu’eco­no­mie­suisse salue sa révi­sion et sa sim­pli­fi­ca­tion. Non­obs­tant, la ver­sion actuelle contient tou­jours des dis­po­si­tions qui égra­tignent la liberté de la pro­priété, pro­té­gée par la Consti­tu­tion.