Réglementation financière au scalpel et non au bulldozer
Une intervention aussi radicale peut-elle améliorer la situation actuelle ? Il est fort probable que non, bien au contraire. Face à la densité réglementaire déjà très forte, tout nouveau durcissement génère des risques et coûts élevés. Bon nombre d’ordonnances et des dizaines de circulaires devraient encore être adaptées, ce qui entraînerait une grande insécurité juridique. Sans oublier que les entreprises devraient aussi entièrement revoir leurs processus.
Les milieux économiques approuvent une modernisation raisonnable de la réglementation des marchés financiers, mais celle-ci doit s’effectuer avec une précision chirurgicale. La révision totale de la réglementation des marchés financiers proposée par le Conseil fédéral ne répond pas à cette attente. De même, les nombreuses délégations de compétences demandées par le Conseil fédéral, pour des interventions encore plus poussées, sont tout aussi inquiétantes.
Les perdants de cette réglementation excessive seront ceux que l’on veut en fait protéger et qui, au final, ne se verront plus offrir que des produits standardisés, peu intéressants, sur un marché asséché – les clients.