Familie vor Windturbine

Régle­men­ta­tion en matière de dura­bi­lité: miser sur la tem­pé­rance pour atteindre l’ob­jec­tif

L'es­sen­tiel en bref:

  • eco­no­mie­suisse salue la déci­sion du Conseil fédé­ral de suivre une ligne dif­fé­ren­ciée et coor­don­née à l’échelle inter­na­tio­nale en ce qui concerne la régle­men­ta­tion en matière de dura­bi­lité, afin de garan­tir la com­pé­ti­ti­vité de la Suisse.
  • En février, la Com­mis­sion euro­péenne a pré­senté son paquet omni­bus, qui sim­pli­fie le Pacte vert pour l’Eu­rope et revoit entre autres les obli­ga­tions de repor­ting et de dili­gence rai­son­nable. Ce fai­sant, elle vise à ren­for­cer la com­pé­ti­ti­vité et allé­ger les charges admi­nis­tra­tives des entre­prises.
  • Les entre­prises suisses mettent déjà en œuvre des mesures de dili­gence rai­son­nable éten­dues – eco­no­mie­suisse demande que les futures régle­men­ta­tions s’ap­puient sur des prin­cipes éprou­vés pour pro­mou­voir une acti­vité éco­no­mique durable et la com­pé­ti­ti­vité.

eco­no­mie­suisse salue la déci­sion prise par le Conseil fédé­ral de suivre une ligne dif­fé­ren­ciée et coor­don­née au niveau inter­na­tio­nal en ce qui concerne la régle­men­ta­tion en matière de dura­bi­lité. Dans une phase où la poli­tique euro­péenne en la matière connaît de pro­fonds bou­le­ver­se­ments, cette approche est non seule­ment clair­voyante, mais éga­le­ment indis­pen­sable sous l’angle éco­no­mique.

L’UE va pro­ba­ble­ment rema­nier for­te­ment ses règles

En par­ti­cu­lier dans un envi­ron­ne­ment mon­dia­lisé, la Suisse ne peut pas se per­mettre de faire cava­lier seul. Elle doit éla­bo­rer des règles com­pa­tibles avec les normes inter­na­tio­nales tout en garan­tis­sant sa com­pé­ti­ti­vité. Ce qui vaut dans d’autres domaines s’ap­plique éga­le­ment ici: si on impose une bureau­cra­tie exces­sive aux entre­prises, non seule­ment on met en dan­ger des emplois, mais éga­le­ment l’ob­jec­tif du déve­lop­pe­ment durable. L’UE elle-même recon­naît aujour­d’hui que des régle­men­ta­tions rigides, qui requièrent d’in­nom­brables points de don­nées au niveau du repor­ting, des obli­ga­tions de dili­gence rai­son­nable irréa­listes s’éten­dant jus­qu’à loin dans la chaîne de valeur ou encore un régime de res­pon­sa­bi­lité par trop cen­tra­lisé, occa­sionnent des coûts exces­sifs et sont trop éloi­gnées de la pra­tique. Elle mise désor­mais sur la flexi­bi­lité, la prise en compte des besoins des PME et sou­haite mettre l’ac­cent sur l’ef­fi­ca­cité. Les dis­cus­sions au sein de l’UE ne font tou­te­fois que com­men­cer, il reste à voir ce qu’il sub­sis­tera des régle­men­ta­tions très détaillées après les déli­bé­ra­tions du Par­le­ment et du Conseil de l’UE.

Vision glo­bale du repor­ting et du devoir de dili­gence

Avec son approche, le Conseil fédé­ral per­met éga­le­ment une vision glo­bale des deux thèmes clés que sont le «repor­ting» et le «devoir de dili­gence», ce qui est posi­tif. En effet, pour éta­blir un rap­port en matière de dura­bi­lité fondé, les entre­prises doivent impé­ra­ti­ve­ment pou­voir effec­tuer aupa­ra­vant des ana­lyses minu­tieuses tout au long de leurs chaînes de valeur. Ces deux aspects doivent donc être coor­don­nés en termes de contenu et de calen­drier – le tout en tenant compte du fait que la Suisse est déjà bien posi­tion­née dans ces deux domaines.

Les règles suisses actuelles s’ap­puient sur les normes inter­na­tio­nales de l’ONU et de l’OCDE, tout en tenant compte des spé­ci­fi­ci­tés de la place éco­no­mique suisse. Elles contiennent ainsi déjà des obli­ga­tions légales de repor­ting pour les entre­prises d’in­té­rêt public ainsi que des obli­ga­tions de dili­gence dans des domaines par­ti­cu­liè­re­ment sen­sibles comme le tra­vail des enfants et les mine­rais pro­ve­nant de zones de conflit – elles sont par­fois même plus éten­dues que dans l’UE, avant le paquet omni­bus.

Les entre­prises suisses sur la bonne voie

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: une ana­lyse de la Confé­dé­ra­tion montre que quelque 80% des grandes entre­prises et 60% des PME appliquent déjà des mesures de dili­gence rai­son­nable. Des méca­nismes de contrôle effi­caces fon­dés sur les risques ont été mis en place, en par­ti­cu­lier dans des sec­teurs com­plexes tels que l’in­dus­trie agroa­li­men­taire, la finance ou l’in­dus­trie des machines. Ces suc­cès témoignent du modèle suisse misant sur l’ef­fi­ca­cité plu­tôt que sur la bureau­cra­tie.

Dès lors, eco­no­mie­suisse demande que les futures régle­men­ta­tions s’ins­pirent de ces prin­cipes éprou­vés. La pro­mo­tion d’une acti­vité éco­no­mique durable doit aller main dans la main avec le ren­for­ce­ment de la com­pé­ti­ti­vité. En effet, seules des entre­prises éco­no­mi­que­ment solides peuvent inves­tir à long terme dans des normes envi­ron­ne­men­tales et sociales effi­caces.

Avec sa déci­sion, le Conseil fédé­ral a posé les bonnes bases pour posi­tion­ner la Suisse de manière avi­sée et connec­tée à l’in­ter­na­tio­nal en cette période de bou­le­ver­se­ments. eco­no­mie­suisse conti­nuera donc de sou­te­nir acti­ve­ment cette voie.