Kantone

Pas de cadeaux fis­caux à l'étran­ger !

La taxa­tion mini­male vou­lue par l’OCDE pro­vo­quera une aug­men­ta­tion inévi­table des impôts pour les grandes entre­prises actives au niveau inter­na­tio­nal. Si un pays ne l’ap­plique pas, d'autres États pour­ront s’ap­pro­prier la dif­fé­rence. La Suisse doit-elle donc pré­le­ver elle-même l'im­pôt mini­mum ou aban­don­ner à d’autres pays les recettes fis­cales sup­plé­men­taires ? Lors de la ses­sion d'au­tomne, le Conseil des États a débattu de la ques­tion et apporté une réponse claire : l'ar­gent doit res­ter en Suisse. L'éco­no­mie sou­tient  le pro­jet.

Les grandes entre­prises inter­na­tio­nales doivent être impo­sées dans chaque pays à au moins 15 pour cent. Envi­ron 140 pays se sont mis d'ac­cord sur ce point dans le cadre de l’OCDE/G20. Ce pro­jet inter­na­tio­nal pose de grands défis à la place éco­no­mique suisse. Ainsi, notre pays pro­fite aujour­d'hui lar­ge­ment, sur le plan finan­cier, d'une place éco­no­mique attrac­tive. Les 3 pour cent des plus grandes entre­prises de Suisse, qui sont ici direc­te­ment concer­nées, versent à la Confé­dé­ra­tion plus de 11 mil­liards de francs d'im­pôts sur leurs béné­fices. Le Conseil des Etats a débattu de la manière dont la Suisse doit agir, et il s’est ral­lié aux pro­po­si­tions du Conseil fédé­ral.

Com­pro­mis fédé­ral confirmé

Il revien­dra aux can­tons de pré­le­ver le nou­vel impôt, dont ils conser­ve­ront 75% des mon­tants, tan­dis que 25% seront attri­bués à la Confé­dé­ra­tion. Cette répar­ti­tion était aussi pro­po­sée dans le com­pro­mis négo­cié par les direc­trices et direc­teurs can­to­naux des finances (CDF). C'est impor­tant, car ce sont les can­tons qui perdent de leur attrac­ti­vité en rai­son de l'im­pôt mini­mum. De plus, les can­tons sont impac­tés de manière très variable, en fonc­tion des poli­tiques fis­cales et d'im­plan­ta­tion des entre­prises. Les can­tons sont donc mieux à même de réagir de manière ciblée et effi­cace. Il est de leur res­pon­sa­bi­lité de trou­ver une solu­tion équi­li­brée dans le cadre des pro­ces­sus poli­tiques can­to­naux et de garan­tir des condi­tions attrayantes pour les entre­prises et la popu­la­tion.

Il faut espé­rer qu'après le Conseil des Etats, le Conseil natio­nal recon­naî­tra lui aussi les avan­tages du fédé­ra­lisme et lais­sera aux can­tons la marge de manœuvre finan­cière néces­saire. Les débats à la Chambre des can­tons et l'éli­mi­na­tion des diver­gences sui­vront lors de la ses­sion d'hi­ver. La vota­tion popu­laire obli­ga­toire sur la nou­velle dis­po­si­tion consti­tu­tion­nelle aura lieu le 18 juin 2023.