Des douaniers contrôlent des colis

Moins de contrôles doua­niers sur les contre­fa­çons: absurde sous l’angle de la poli­tique finan­cière

En 2017, les douanes ont contrôlé moi­tié moins de colis à la recherche de contre­fa­çons. Et ce, bien que ce soit les entre­prises qui financent cette tâche. Les mon­tants encais­sés vont de toute manière dans les caisses de la Confé­dé­ra­tion. Ainsi, les douanes font des éco­no­mies, mais les contri­buables et les entre­prises ne béné­fi­cient pas d’une telle mesure. Bien au contraire.

Montres, médi­ca­ments, pièces de rechange et vête­ments: un colis sur vingt com­mandé par un consom­ma­teur suisse sur Inter­net contient une contre­fa­çon. Les entre­prises suisses sont répu­tées pour leurs pro­duits inno­vants et de qua­lité. Il est donc impor­tant pour elles que les contre­fa­çons soient décou­vertes. À défaut, des ventes leur échappent, et à hau­teur de mil­liards de francs, et leur image en pâtit.

C’est pré­ci­sé­ment ce qui se passe depuis l’an der­nier. Les douanes contrôlent moi­tié moins de colis à la recherche de contre­fa­çons. Logi­que­ment, elles découvrent moins de contre­fa­çons. Dans le cas des montres, les contre­fa­çons sai­sies étaient en baisse de 75% par rap­port à 2016.

Les contrôles doua­niers visant à décou­vrir des contre­fa­çons sont finan­cés par les entre­prises

Le nombre des contrôles doua­niers est réduit pour faire bais­ser les dépenses de per­son­nel. Cette mesures est une réac­tion au pro­gramme de sta­bi­li­sa­tion de la Confé­dé­ra­tion 2017-2019 et vise à main­te­nir des finances fédé­rales équi­li­brées.

Sous l’angle de la poli­tique finan­cière, cette mesure ne fait pas sens. En effet, les ser­vices four­nis par les douanes ne sont pas seule­ment sub­ven­tion­nés. Ils sont sur­tout payés par les marques; autre­ment dit, ce sont les entre­prises qui les financent. Quant aux recettes au titre des émo­lu­ments, elles ne vont pas aux douanes, mais sont ver­sées dans les caisses de la Confé­dé­ra­tion. Ainsi, les douanes réduisent leurs dépenses, mais la situa­tion est tout autre du côté de la Confé­dé­ra­tion et des contri­buables. C’est même le contraire qui se véri­fie: lorsque des entre­prises suisses subissent des dom­mages, des recettes fis­cales échappent à la Confé­dé­ra­tion. 

Les milieux éco­no­miques saluent une solu­tion rapide et réflé­chie

Les milieux éco­no­miques espèrent que les milieux poli­tiques et l’ad­mi­nis­tra­tion pré­sen­te­ront rapi­de­ment une solu­tion et qu’ils repren­dront les contrôles, de manière plus sérieuse. Il y a lieu éga­le­ment d’exa­mi­ner si cet objec­tif peut être atteint uni­que­ment en enga­geant davan­tage de per­son­nel ou s’il est pos­sible de l’at­teindre en sim­pli­fiant les pro­cé­dures.