
Une Prime Tower de rapports en matière de durabilité
L'essentiel en bref:
- Dans une grande enquête auprès de ses membres, economiesuisse montre pour la première fois à quel point le reporting en matière de durabilité pèse sur les entreprises.
- Le reporting non financier mobilise plusieurs dizaines de milliers de travailleurs et sa mise en œuvre engloutit plusieurs centaines de millions de francs par an.
- C’est pourquoi economiesuisse demande un allègement des réglementations, davantage de solutions flexibles et une voie transparente et axée sur les résultats pour la Suisse.
L’économie s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de durabilité et les poursuit avec détermination. Mais le chemin est de plus en plus difficile. Pour atteindre les objectifs fixés, un tour de force est nécessaire et n’autorise aucune erreur. Parallèlement, le poids des obligations de reporting de plus en plus lourdes dans le domaine de la durabilité est tel qu’il devient de plus en plus problématique. Ce non seulement pour atteindre les objectifs en matière de durabilité, mais aussi pour la compétitivité des États en Europe. La question se pose de savoir si le reporting n’a pas dépassé les limites du raisonnable. Les rapports mobilisent des moyens qui font ensuite défaut pour les véritables projets durables.
Télécharger l'enquête menée auprès des membres
Le développement durable est freiné
Pour la première fois, economiesuisse a quantifié la dimension effective de la charge réglementaire. Les résultats sont étonnement clairs: la réglementation et la bureaucratie sont actuellement identifiées comme l’un des plus grands risques conjoncturels. Si on empilait les rapports annuels, on obtiendrait une tour qui dépasserait largement la Prime Tower de Zurich, avec ses 126 mètres de haut ou 36 étages. Cette immense bureaucratie mobilise plusieurs dizaines de milliers de travailleurs et coûte chaque année des centaines de millions de francs. Des moyens financiers et humains qui font donc défaut ailleurs et qui freinent la transformation dont nous avons urgemment besoin.
Le reporting en matière de durabilité dépasse les limites du raisonnable
La limite est clairement dépassée. La charge réglementaire freine précisément la transition qu’elle devrait encourager. Elle aggrave en outre d’autres problèmes, comme la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, et déstabilise les entreprises. Malgré cela, l’économie continue de soutenir sans réserve des objectifs de durabilité ambitieux. Mais pour les atteindre, il faut aplanir le chemin et ne surtout pas le compliquer davantage. L’économie demande donc un net allègement des réglementations existantes, la promotion de solutions flexibles et un examen critique des nouvelles réglementations. Un «Swiss finish» ne suffit plus – la Suisse a besoin d’une voie allégée, transparente et axée sur l’efficacité.