Abstimmung

Posi­tions pour les vota­tions du 25 sep­tembre: deux fois non, une fois oui

Les ins­tances diri­geantes d’eco­no­mie­suisse, la Fédé­ra­tion des entre­prises suisses, ont arrêté leurs posi­tions en vue des vota­tions du 25 sep­tembre 2016. Les deux ini­tia­tives «AVS­plus» et «Éco­no­mie verte» sont consi­dé­rées comme défa­vo­rables et reje­tées. En revanche, l’or­ga­ni­sa­tion sou­tient la nou­velle loi sur le ren­sei­gne­ment.

eco­no­mie­suisse rejette fer­me­ment l’ini­tia­tive «AVS­plus: pour une AVS forte». Cette ini­tia­tive se trouve en porte-à-faux com­plet avec la situa­tion finan­cière de l’AVS et la réforme de la pré­voyance vieillesse en dis­cus­sion. L’AVS est dans le rouge, ses dépenses ayant dépassé net­te­ment ses recettes en 2014 et 2015. L’ar­ri­vée à la retraite de la géné­ra­tion du baby-boom, l’al­lon­ge­ment de l’es­pé­rance de vie et une baisse crois­sante du rap­port entre la popu­la­tion active et les retrai­tés repré­sentent des défis de taille. Si rien n’est fait, le défi­cit de répar­ti­tion attein­dra 7,5 mil­liards de francs par an d’ici à 2030. En cas d’ac­cep­ta­tion de l’ini­tia­tive, il aug­men­te­rait encore de 5,5 mil­liards de francs annuel­le­ment. 

De l’ab­sur­dité du prin­cipe de l’ar­ro­soir

Étendre les pres­ta­tions sur le prin­cipe de l’ar­ro­soir est non seule­ment oné­reux, mais éga­le­ment absurde du point de vue social. Les retrai­tés aisés rece­vraient un sup­plé­ment dont ils n’ont pas besoin, tan­dis que les béné­fi­ciaires de pres­ta­tions com­plé­men­taires seraient par­fois moins bien lotis qu’au­jour­d’hui. Ainsi, les retrai­tés qui per­draient tout droit aux pres­ta­tions com­plé­men­taires (PC) pour­raient voir leur fac­ture fis­cale aug­men­ter, car les rentes sont impo­sables contrai­re­ment aux PC. Ils devraient aussi s’ac­quit­ter de la rede­vance radio-tv et ne tou­che­raient plus de réduc­tion de prime pour l’as­su­rance mala­die. Au final, ils vivraient moins bien. Cette ini­tia­tive n’est cer­tai­ne­ment pas la bonne solu­tion pour aider les retrai­tés les plus modestes.

Une ini­tia­tive lourde de consé­quences pour les consom­ma­teurs

eco­no­mie­suisse dit éga­le­ment non à l’ini­tia­tive extrême des Verts «Éco­no­mie verte». Ses auteurs font fi de la réa­lité: les entre­prises suisses sont déjà lea­ders mon­diaux quand il s’agit de conci­lier crois­sance et déve­lop­pe­ment durable. La Suisse figure régu­liè­re­ment aux pre­mières places de clas­se­ments inter­na­tio­naux en matière de dura­bi­lité. De plus, élève modèle en matière de recy­clage, elle atteint des taux dont les autres pays d’Eu­rope ne peuvent que rêver. L’ini­tia­tive popu­laire des Verts, qui mise sur de nou­velles pres­crip­tions et taxes d’in­ci­ta­tions, sape ces efforts en alour­dis­sant la bureau­cra­tie et en entra­vant l’in­no­va­tion. Ce sont en pre­mier lieu les consom­ma­teurs qui en subi­raient les consé­quences. Ils feraient face à un ren­ché­ris­se­ment géné­ral des den­rées ali­men­taires, de la mobi­lité et du loge­ment. Si la consom­ma­tion de res­sources doit être réduite de plus de 65% d’ici à 2050, des mesures contrai­gnantes inci­sives et dras­tiques seraient iné­luc­tables tant du côté des consom­ma­teurs que des entre­prises. Les chan­ge­ments struc­tu­rels, abrupts, s’ac­com­pa­gne­raient de coûts et de risques éco­no­miques éle­vés. eco­no­mie­suisse rejette cette ini­tia­tive radi­cale. 

La sécu­rité publique prime

Enfin, la Fédé­ra­tion des entre­prises suisses recom­mande d’ac­cep­ter la nou­velle loi sur le ren­sei­gne­ment. La sécu­rité est éga­le­ment déci­sive pour la place éco­no­mique suisse. L’or­ga­ni­sa­tion a des réserves en ce qui concerne cer­tains aspects de la révi­sion, mais elle estime pri­mor­dial que les ser­vices de l’État dis­posent d’ins­tru­ments effi­caces.