Élec­tri­cité: pour le libre choix des consom­ma­teurs

Les par­ti­sans du libre choix du four­nis­seur d’élec­tri­cité peuvent res­pi­rer: le Conseil fédé­ral a réaf­firmé, fin sep­tembre, son sou­hait d’ou­vrir tota­le­ment le mar­ché de l’élec­tri­cité. Si tout va bien, tous les consom­ma­teurs pour­ront choi­sir libre­ment leur four­nis­seur d’élec­tri­cité. Cette mesure pro­mise voici des années est néces­saire pour mettre en œuvre la stra­té­gie éner­gé­tique 2050. Elle repré­sente aussi une oppor­tu­nité pour les nou­velles éner­gies renou­ve­lables.

Ce fut un grand sou­la­ge­ment lorsque le Conseil fédé­ral a com­mu­ni­qué, ven­dredi 27 sep­tembre, qu’il enten­dait tou­jours ouvrir le mar­ché élec­trique. Ainsi, les PME et les ménages pour­ront choi­sir libre­ment leur four­nis­seur d’élec­tri­cité. Cela devrait aller de soi dans un monde libé­ral, à plus forte rai­son pour un bien uni­forme, aux usages mul­tiples. Tou­te­fois, l’élec­tri­cité est pro­duite de diverses manières et tous les four­nis­seurs ne se valent pas. Aussi est-il impor­tant que le client puisse déci­der quel cou­rant auprès de quel four­nis­seur il sou­haite uti­li­ser.

OUVRIR LE MAR­CHÉ INDÉ­PEN­DAM­MENT DE L’AC­CORD SUR L’ÉLEC­TRI­CITÉ AVEC L’UE

Il est impor­tant que le Conseil fédé­ral vise l’ou­ver­ture de ce mar­ché indé­pen­dam­ment de la conclu­sion d’un accord sur l’élec­tri­cité avec l’UE. La prio­rité est de per­mettre le libre choix du four­nis­seur, quelle que soit la forme que pren­dra nos rela­tions avec nos voi­sins dans ce domaine. Grâce à l’ou­ver­ture du mar­ché de l’élec­tri­cité, les clients pour­ront choi­sir le genre du cou­rant qu’ils sou­haitent. Cela ouvre de nou­velles pers­pec­tives pour les éner­gies pho­to­vol­taïques, éoliennes et hydrau­liques pro­duites en Suisse. Sous l'ef­fet de la concur­rence, l’offre gagnera aussi en attrac­ti­vité.

LE CONSEIL FÉDÉ­RAL NE TIENT PAS PAROLE

Le Conseil fédé­ral tient enfin une pro­messe faite en 2002 et en tra­hit une autre en lien avec les sub­ven­tions. Contrai­re­ment à ses pro­messes dans le cadre de la vota­tion sur la stra­té­gie éner­gé­tique 2050, il pré­voit de main­te­nir le sup­plé­ment sur le réseau et de déve­lop­per un peu plus les sub­ven­tions. Ce fai­sant, il sape la déci­sion du Par­le­ment et contre­dit les décla­ra­tions qu’il a faites en vue de la vota­tion. Ce n’est pas admis­sible, d’au­tant moins que les sub­ven­tions créent un lobby durable et que les aides deviennent dif­fi­ciles voire impos­sibles à sup­pri­mer. Le Conseil fédé­ral pré­voit de sup­pri­mer lui-même et rapi­de­ment la clause «sun­set» et balayer ainsi ses pro­messes. On peut tout de même se réjouir du fait que les aides se rap­pro­che­ront de la réa­lité du mar­ché – ce qu’il aurait fallu faire dès le début.