La mutation structurelle en Suisse: perception et réalité
- Introduction L’essentiel en bref | Position d’economiesuisse
- Chapter 1 La mutation technologique, une menace pour l’humanité?
- Chapter 2 Le marché du travail en perpétuel mouvement
- Chapter 3 D’où vient la peur d’une «robocalypse»?
- Chapter 4 Conclusion
Conclusion
Contrairement à la croyance populaire, le nombre de postes de travail n’a pas diminué en Suisse. Les emplois disponibles y ont, au contraire, fortement progressé année après année. Comment expliquer ce phénomène malgré un développement technologique fulgurant?
Les nouvelles technologies peuvent certes éliminer quelques branches ou professions, mais d’un point de vue économique, elles augmentent sensiblement la productivité. Même si certains acteurs voient leur part du gâteau économique se réduire, celui-ci croît dans l’ensemble. Par exemple, l’invention de l’ordinateur personnel (personal computer, PC) dans les années 1980 a signé le déclin de la machine à écrire, mais elle s’est traduite par des gains de productivité considérables dans d’autres branches. Les employés de banque pouvaient alors traiter une demande de crédit beaucoup plus vite; la rédaction et l’envoi d’une lettre nécessitaient moins de temps qu’auparavant et un ingénieur pouvait réaliser des calculs plus précis et plus rapides avec un logiciel adéquat. Cette productivité croissante s’est traduite à son tour par une hausse des salaires et une diminution du temps de travail et/ou des prix. Ce revenu supplémentaire a engendré une demande accrue d’autres produits et, en particulier, de services, à laquelle il a fallu répondre en travaillant davantage et donc en créant de nouveaux emplois.
Les mutations technologiques ne sont pas uniquement synonymes de destructions d’emplois, elles en créent également. La structure changeante de l’économie implique des transferts sur le marché du travail: ce dernier ne vient pas à manquer, il prend juste une autre forme. La nature même des événements correspondants explique que l’opinion publique associe souvent la technologie aux réductions d’effectifs: la faillite ou la restructuration d’une entreprise a des répercussions très concrètes et directes sur les collaborateurs, voire sur une région, alors que les créations d’emplois prennent davantage de temps et sont rarement communiquées par les sociétés.