Une situation gagnante pour la société et les entreprises
Des entreprises responsables sont prospères et servent la population.
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) désigne un comportement responsable des entreprises sur les plans social et écologique dans le sens d’une activité économique durable. À long terme, le succès économique ne peut être atteint que dans une société stable et performante. Le concept de la RSE n’est pas nouveau. Dès le Moyen Âge, on connaissait la figure de l’«honorable commerçant». Son comportement se fonde sur des vertus censées garantir le succès à long terme, sans menacer les intérêts de la société.
De nos jours, dans le contexte de la mondialisation, les entreprises s’intéressent à la RSE pour des raisons stratégiques. De plus en plus d’entreprises élargissent leur conception en la matière et passent d’une stratégie axée sur la mise en conformité et le parrainage à une stratégie de RSE proactive. Aux yeux des milieux économiques, une compréhension globale et dynamique de la RSE est essentielle: il s’agit d’intégrer les trois dimensions de l’activité entrepreneuriale – économique, écologique et sociale.
Seules des entreprises compétitives sous l’angle économique peuvent avoir du succès et assumer des responsabilités sociales.
En même temps, la RSE est dans l’intérêt des entreprises elles-mêmes : seule une entité qui tient compte du principe de durabilité peut perdurer à long terme. Aussi les entreprises voient-elle la RSE comme une chance et une nécessité pour développer leurs affaires.
Les entreprises mettent en œuvre des mesures des RSE de manières très diverses. Par exemple, une entreprise qui s’engage en faveur de la formation et de la formation continue de ses collaborateurs fait de la RSE, tout comme celle qui investit dans les infrastructures et le système de formation des régions dans lesquelles elle est implantée ou encore celle qui déploie des mesures pour minimiser les risques sociaux et environnementaux dans des chaînes de production mondiales. Enfin, une entreprise qui cherche à résoudre des problèmes sociaux grâce à des solutions d’économie de marché est également une entreprise responsable. Bref, la RSE se déploie dans l’entreprise elle-même, sur ses sites d’implantation, tout au long de la chaîne de valeur et sur le marché.
Dans ce sens, une gouvernance d’entreprise responsable genère des solutions gagnantes aussi bien pour la société que pour l’entreprise. La durabilité est la base commune à partir de laquelle des États et des entreprises responsables agissent: là où la pauvreté recule, des marchés émergent. Là où des entreprises peuvent embaucher des travailleurs qualifiés et motivés, la productivité et la compétitivité augmentent.
Là où l’environnement est protégé, les ressources peuvent se renouveler et les risques d’approvisionnement diminuent. Les sociétés suisses assument déjà, de différentes manières, cette responsabilité sociale. Elles ont une bonne réputation pour ce qui concerne leurs activités sur des marchés tiers: leur conformité, que ce soit sous la forme de sensibilisation, d’information et de contrôle, est bien établie et produit les effets souhaités.
Cela dit, la responsabilité des entreprises a aussi ses limites naturelles. Ainsi, les entreprises et leurs activités de RSE ne pourront jamais remplacer l’État et ses tâches souveraines. Il incombe aux États de garantir de bonnes conditions-cadre et de mettre en œuvre des normes internationales telles que les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des multinationales et ceux de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.
Une collaboration accrue des entreprises, de l’État et des organisations non gouvernementales est généralement indispensable, mais davantage dans des pays aux structures de gouvernance fragiles. Dès lors que tous les acteurs concernés collaborent, la RSE est encore plus efficace et la société comme les entreprises sont florissantes sur la durée. Dans ce sens, la préoccupation majeure des entreprises est d’être considérées comme des partenaires pour relever les défis auxquels font face nos sociétés contemporaintes.
et article est paru dans un supplément du Tages-Anzeiger le 19 décembre 2015.