Drei Personen sitzen auf einer Bank

Réforme sur­char­gée de la pré­voyance-vieillesse

​Long­temps annon­cée, la réforme de la pré­voyance-vieillesse a été mise en consul­ta­tion. eco­no­mie­suisse se réjouit que le Conseil fédé­ral ait reconnu la néces­sité d’agir dans ce domaine. Les mesures pro­po­sées ne sont tou­te­fois pas équi­li­brées et pré­voient de fortes hausses d’im­pôts. Sous cette forme, le pro­jet pro­posé pour­rait connaître le même des­tin que la révi­sion de l’AI 6b.
​Compte tenu de l’évo­lu­tion démo­gra­phique, la réforme de la pré­voyance-vieillesse consti­tue l’un des plus grands défis de ces pro­chaines années. Faute d’une éla­bo­ra­tion et d’une mise en œuvre rapides de sa réforme, l’AVS pour­rait pré­sen­ter des chiffres rouges en l’es­pace de quelques années seule­ment. Le cas échéant, elle pèse­rait tôt ou tard lour­de­ment sur le bud­get de la Confé­dé­ra­tion. La réforme du conseiller fédé­ral Alain Ber­set n’est pas de nature à enrayer cette évo­lu­tion. Elle inclut tant de mesures dis­pa­rates qu’elle pour­rait échouer devant le Par­le­ment déjà. Le peuple atten­drait en vain la néces­saire réforme de la pré­voyance-vieillesse. En outre, c’est par le biais de recettes sup­plé­men­taires, autre­ment dit de nou­velles hausses d’im­pôts, que les assu­rances sociales concer­nées devraient être assai­nies. eco­no­mie­suisse ne peut sou­te­nir un tel cadre de réforme. 

Une appré­cia­tion glo­bale de la réforme de la pré­voyance-vieillesse est néces­saire, mais sans pour autant embal­ler simul­ta­né­ment chaque mesure pro­po­sée dans un énorme paquet. Il s’agit plu­tôt de prio­ri­ser les mesures en fonc­tion de leur impor­tance et de leur urgence, puis de les mettre en œuvre sépa­ré­ment.  Ainsi, l’élé­va­tion de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et la flexi­bi­li­sa­tion de l’âge de la retraite en géné­ral devraient être empoi­gnées et intro­duites rapi­de­ment. Du point de vue de l’éco­no­mie, il convien­drait éga­le­ment d’éla­bo­rer en prio­rité une sorte de frein à l’en­det­te­ment –  res­pec­ti­ve­ment des méca­nismes d’in­ter­ven­tion – pour l’AVS. En cas d’échec des autres mesures de la réforme, de tels méca­nismes per­met­traient d’évi­ter un désastre finan­cier. Il ne faut pas oublier qu’avec l’AVS, on se meut dans une toute autre dimen­sion finan­cière qu’avec l’AI, dont la révi­sion avait fina­le­ment échoué à cause d’un tel paquet glo­bal.

Faute de réforme, l’AVS pré­sen­tera jus­qu’en 2030 des défi­cits annuels de plus de 8,6 mil­liards de francs et sera lour­de­ment endet­tée. C’est pour­quoi les mesures de la réforme de la pré­voyance- vieillesse doivent abso­lu­ment faire l’ob­jet d’une prio­ri­sa­tion. Il fau­dra notam­ment équi­li­brer éco­no­mies et recettes sup­plé­men­taires. Des hausses d’im­pôts ne sont pas en mesure de résoudre les pro­blèmes struc­tu­rels. Il importe éga­le­ment d’as­so­cier étroi­te­ment l’éco­no­mie à l’éla­bo­ra­tion de cette grande réforme.

Voir aussi les com­mu­ni­qués de presse de l’Union patro­nale suisse