Le programme d’allègement budgétaire est important pour la stabilité financière
L'essentiel en bref:
- En raison d’effets spéciaux, les perspectives financières de la Confédération se sont légèrement améliorées à court terme.
- Le problème de fond reste cependant inchangé: malgré des recettes élevées, la Confédération prévoit des dépenses supplémentaires. Un programme d’allègement doit combler cette lacune.
- La stabilité des finances est en réalité dans l’intérêt de ceux qui misent sur des prestations étatiques larges et sûres. Ceux qui critiquent le programme d’allègement budgétaire et les finances fédérales en général méconnaissent cette réalité.
Le Conseil fédéral a adopté le compte d’État 2024. En raison d’effets spéciaux temporaires, l’exercice est meilleur que prévu. Le résultat reste négatif, mais de peu, avec un déficit de 80 millions de francs. Les perspectives pour 2025 et 2026 sont également un peu meilleures grâce à des recettes abondantes provenant des activités de négoce.
Une bonne nouvelle, pourrait-on penser. Excepté que la gauche fait ce qu’elle fait d’habitude quand il est question des finances fédérales: elle critique. Elle ne se contente pas de remettre en question les prévisions (parce qu’elle critique toujours la politique financière de la majorité), mais l’ensemble des efforts déployés pour rééquilibrer les finances de la Confédération, qui évoluent défavorablement. Les chiffres sont pourtant clairs: les dépenses prévues par la Confédération pour ces prochaines années, et en particulier à partir de 2027, sont trop élevées, et même des recettes abondantes ne permettraient pas de combler le déficit. Les causes du déficit sont également claires: il est dû à la forte croissance des dépenses dans les domaines de l’AVS et de l’armée.
Le Conseil fédéral entend résoudre le problème avec un programme d'allègement, qui fait actuellement l’objet d’une consultation. Grâce à des mesures ciblées, mais largement réparties et donc supportables, ce programme permettra de ramener les dépenses au niveau (élevé) des recettes et de permettre leur croissance dans le cadre d’un budget stabilisé. Les politiciens de gauche devraient savoir que la stabilité financière est toujours préférable, car elle permet de fournir des prestations stables et donc sûres, et d’éviter le chaos résultant de l’absence de visibilité financière.
Contester la nécessité du programme d’allègement budgétaire, alors que les déficits dépasseront les 2 milliards de francs, revient à jeter de la poudre aux yeux des gens; pire, on joue avec la stabilité financière, alors que celle-ci est justement indispensable quand on a au cœur de son programme la fourniture de prestations publiques.