Studenten an einem Tisch

Faci­li­ter l’ac­cès au mar­ché du tra­vail pour les étu­diants de pays tiers : un pre­mier pas impor­tant

Chaque année, la Suisse accueille des dizaines de mil­liers d’étu­diants issus de pays hors Union euro­péenne, sou­vent dans le domaine MINT (mathé­ma­tiques, infor­ma­tique, sciences natu­relles et tech­nique) qui souffre d’une pénu­rie avé­rée de per­son­nel qua­li­fié. Dans son mes­sage du 19 octobre, le Conseil fédé­ral a décidé de sim­pli­fier les démarches pour que ces per­sonnes puissent res­ter en Suisse et y tra­vailler. Le Par­le­ment en débat­tra l’an­née pro­chaine.

La pénu­rie de per­son­nel qua­li­fié est sur toutes les lèvres. Tou­jours plus d’en­tre­prises peinent à trou­ver les spé­cia­listes dont elles ont besoin. Il existe pour­tant des solu­tions simples qui pour­raient aider à amé­lio­rer la situa­tion, par exemple sim­pli­fier l’ac­cès au mar­ché du tra­vail pour les citoyens de pays tiers au béné­fice d’un diplôme d’une haute école suisse. En 2019 déjà, eco­no­mie­suisse avait demandé que le poten­tiel des diplô­més étran­gers en Suisse soit mieux exploité pour lut­ter contre la pénu­rie de main-d’œuvre spé­cia­li­sée. Après avoir pré­senté il y a une année envi­ron sa pro­po­si­tion de mise en œuvre de la motion « Si la Suisse paie la for­ma­tion coû­teuse de spé­cia­listes, ils doivent aussi pou­voir tra­vailler ici » (17.3067), le Conseil fédé­ral envoie à pré­sent le pro­jet au Par­le­ment, avec son mes­sage.

Chaque année, des cen­taines de per­sonnes sont ren­voyées chez elles

La situa­tion actuelle tient du para­doxe : on se plaint d’un côté de la pénu­rie omni­pré­sente de tra­vailleurs qua­li­fiés, mais de l’autre, la Suisse ren­voie des cen­taines de diplô­més MINT chez eux, après les avoir for­més aux frais du contri­buable. Le Conseil fédé­ral estime que chaque année, seuls 150 à 200 per­mis de tra­vail sont déli­vrés pour les quelque 3000 diplô­més de pays tiers for­més en Suisse. L’in­ves­tis­se­ment dans ces pro­fes­sion­nels avoi­sine les 200 mil­lions de francs par an, sou­vent pour des études dans des domaines souf­frant d’une pénu­rie avé­rée de per­son­nel qua­li­fié.

Déro­ga­tion pré­vue aux contin­gents de pays tiers

Le Conseil fédé­ral sou­haite mieux exploi­ter ce poten­tiel en excluant les res­sor­tis­sants de pays tiers des contin­gents lorsque l’ac­ti­vité lucra­tive qu’ils sont appe­lés à exer­cer revêt un inté­rêt scien­ti­fique ou éco­no­mique pré­pon­dé­rant. eco­no­mie­suisse salue cette démarche, mais regrette qu’au­cune autre mesure ne soit pré­vue. Par le passé, eco­no­mie­suisse avait déjà demandé que l’on offre la pos­si­bi­lité – unique et sou­mise à auto­ri­sa­tion – de pro­lon­ger la durée de recherche d’em­ploi de six mois après l’ob­ten­tion du diplôme, ainsi que la pos­si­bi­lité d’ef­fec­tuer un stage volon­taire pen­dant ou après les études. L’ave­nir mon­trera dans quelle mesure la déro­ga­tion aux contin­gents de pays tiers pourra à elle seule pro­duire l’ef­fet escompté.