13. AHV-Rente

Une 13e rente AVS? Irres­pon­sable, coû­teux et inéqui­table

À par­tir de 2030 déjà, les coti­sa­tions des actifs ne suf­fi­ront pas pour finan­cer les rentes AVS en cours. Selon le Conseil fédé­ral, l’oc­troi géné­ra­lisé d’une 13e rente creu­se­rait le trou de l’AVS de 5 mil­liards de francs par an. La fac­ture salée de ce déve­lop­pe­ment des pres­ta­tions serait pré­sen­tée aux actifs et aux consom­ma­teurs. En cas de nou­velle hausse de la TVA, ce sont sur­tout les familles et les familles mono­pa­ren­tales qui en feraient les frais. eco­no­mie­suisse s’op­pose fer­me­ment à cette ral­longe coû­teuse et inéqui­table.

Au vu des défis finan­ciers de l’AVS, il est irres­pon­sable de la part des syn­di­cats de récla­mer une 13e rente AVS pour tous les retrai­tés. Un tel déve­lop­pe­ment des pres­ta­tions serait coû­teux et anti­so­cial. En effet, avec le départ à la retraite des baby-boo­mers, le nombre de per­sonnes arri­vant à la retraite n’a jamais été aussi élevé. Résul­tat : le nombre de retrai­tés aug­mente tan­dis que le nombre d’ac­tifs qui financent les rentes baisse. Et comme l’es­pé­rance de vie s’al­longe en Suisse, les per­sonnes per­çoivent une rente plus long­temps. L’AVS a donc déjà un pied dans le rouge. Car même avec le relè­ve­ment de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et la hausse de la TVA de 0.4% à par­tir de l’an­née pro­chaine, le finan­ce­ment des rentes en cours n’est assuré que jus­qu’en 2030. Ensuite, les défi­cits se creusent, en par­ti­cu­lier en rai­son 2032, les défi­cits de l’AVS, y com­pris les sur­coûts pro­vo­qués par l’in­ia­tia­tive, attein­draient 6,6 mil­liards de francs par an ! La sécu­rité des rentes des géné­ra­tions futures est donc en péril. Une injus­tice pour nos enfants et petits-enfants qui devront pas­ser tou­jours plus lour­de­ment à la caisse, tout en pou­vant vrai­ment craindre le risque de ne pas béné­fi­cier des pres­ta­tions lorsque leur tour vien­dra.

Hausse des coti­sa­tions et relè­ve­ment de la TVA: un gros coup dur pour la classe moyenne 

L’ini­tia­tive ne pré­voit pas com­ment la 13e rente serait finan­cée. Pour­tant, il est d’ores et déjà clair que ce serait aux actifs et aux consom­ma­teurs – c’est-à-dire nous tous – de régler la fac­ture. Dans l’éven­tua­lité d’une hausse des coti­sa­tions sala­riales et de la TVA, la classe moyenne et les ménages modestes paie­raient un lourd tri­but. Cela pèse­rait par­ti­cu­liè­re­ment sur les jeunes familles et les familles mono­pa­ren­tales, qui ont déjà du mal à bou­cler les fins de mois.

La Confé­dé­ra­tion devrait soit trou­ver de nou­velles recettes, soit réduire ses pres­ta­tions

L’en­semble de la popu­la­tion serait donc appe­lée à pas­ser à la caisse pour finan­cer cette coû­teuse ini­tia­tive. Mais elle ne serait pas la seule. Car on le sait moins, mais la Confé­dé­ra­tion finance 20,2% des rentes AVS. À l’heure actuelle, elle verse déjà à l’AVS près de 10 mil­liards de francs par an. En cas d’ac­cep­ta­tion de l’ini­tia­tive, la Confé­dé­ra­tion devrait ver­ser chaque année encore un mil­liard de francs sup­plé­men­taires. Elle devrait donc trou­ver ce mon­tant soit en pré­le­vant de nou­velles taxes, soit en rédui­sant ses dépenses pour d’autres tâches, par exemple dans les domaines de la for­ma­tion et de la recherche, de la sécu­rité ou de l’agri­cul­ture.

Un arro­sage injus­ti­fié

Avec cette ini­tia­tive, tous les retrai­tés béné­fi­cie­raient d’une hausse de leur rente de 8,3%, même ceux qui n’en ont pas réel­le­ment besoin. Il est donc par­ti­cu­liè­re­ment inac­cep­table que les ménages modestes soient au final obli­gés de finan­cer cette 13e rente par le biais d’une hausse de la TVA ou de leurs coti­sa­tions sala­riales. L’ini­tia­tive n’est donc ni équi­table, ni défen­dable sur le plan social.

Aidez-nous à bar­rer la route à cette ini­tia­tive. Vous trou­ve­rez des infor­ma­tions sur www.​13avs-​non.​ch et vous pour­rez aussi sou­te­nir acti­ve­ment la cam­pagne.