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- Introduction L’essentiel en bref | Position d’economiesuisse
- Chapter 1 Une fiscalité qui contribue à la prospérité
- Chapter 2 Allègement fiscal pour les ménages
- Chapter 3 Des emplois d’avenir grâce à une économie innovante
- Chapter 4 Des salaires élevés pour la classe moyenne
Des salaires élevés pour la classe moyenne
La politique fiscale attractive de la Suisse contribue à ce que les entreprises développent en permanence leurs activités dans notre pays. Les intenses activités de R-D permettent de mettre au point des produits et services innovants qui font l’objet d’une forte demande mondiale et atteignent des prix élevés. La productivité s’accroît et permet aux entreprises de verser des salaires élevés. Les entreprises qui réussissent à s’imposer face à la concurrence internationale sont à l’origine du niveau élevé des salaires sur le marché du travail suisse. En Suisse, les salariés de la classe moyenne bénéficient ainsi d’un pouvoir d’achat très élevé en comparaison internationale. Enfin, le niveau généralement élevé des salaires explique également dans une large mesure la répartition homogène des revenus dans notre pays.
Productivité élevée, salaires élevés, pouvoir d’achat élevé
Les salaires suisses sont sans équivalent; ils sont plus élevés que dans la plupart des autres pays. Même en tenant compte du niveau élevé des prix, le pouvoir d’achat d’un salaire moyen en Suisse est supérieur d’un tiers environ à celui des pays voisins (OCDE, 2023). En comparaison avec la moyenne de l’UE, les Suisses avec un revenu moyen peuvent même s’offrir 45% de biens ou services en plus. En Suisse, il ne faut travailler que 22 heures pour acheter un iPhone, contre 43 heures en Allemagne et 31 heures aux États-Unis (economiesuisse, 2023). Selon une évaluation spéciale de l’OCDE datant de 2019, la Suisse a de loin le salaire médian le plus élevé parmi les pays de l’OCDE, en parité de pouvoir d’achat (OCDE, Taxing Wages, 2019, chapitre 2). Le salaire médian est le salaire typique de la classe moyenne, sans distorsion due aux salaires les plus élevés). En Suisse, c’est donc précisément la classe moyenne qui profite d’un pouvoir d’achat très élevé en comparaison internationale.
Comment expliquer les différences de niveau de salaire au niveau international? Le facteur décisif est la productivité. Seules les entreprises disposant d’une main-d’œuvre hautement productive peuvent se permettre de verser des salaires élevés. Toutefois, la productivité ne peut pas augmenter de la même manière dans tous les secteurs. Les enseignantes suisses sont-elles par exemple en mesure d’éduquer plus d’élèves par an que les enseignantes allemandes? Les coiffeurs suisses peuvent-ils servir plus de clientes par heure que les coiffeurs français? Probablement pas. Pourtant, tant les enseignantes que les coiffeurs suisses gagnent nettement plus que leurs collègues des pays voisins. La différence réside dans le fait qu’en Suisse, les entreprises actives au niveau international atteignent une productivité nettement plus élevée grâce à la technologie de pointe et font ainsi grimper le niveau global des salaires sur le marché du travail suisse. La politique fiscale suisse, quant à elle, contribue de manière déterminante à l’implantation dans notre pays d’un grand nombre d’entreprises à la pointe de la technologie.
En Suisse, les salaires représentent 63% environ du revenu national (PIB). C’est nettement plus que dans les pays comparables.
Figure 8
Une prospérité équitablement répartie profite aux travailleurs
La prospérité créée en Suisse profite majoritairement aux travailleurs. Sur la totalité du revenu économique (PIB), 63% environ ont été versés sous forme de salaires en 2021. Dans les pays voisins, la part des salaires était nettement inférieure (cf. figure 8). En outre, la part des salaires est très stable dans le temps en Suisse. Alors que dans de nombreux pays, le facteur travail a perdu de son importance par rapport au capital, on n’observe pas ce phénomène en Suisse.
La grande importance accordée au travail en Suisse a un effet positif sur la répartition des revenus. Grâce au niveau généralement élevé des salaires, les travailleurs suisses sont en mesure d’obtenir un revenu du travail attrayant. Comme une grande partie du PIB revient aux salariés, les revenus du capital jouent en outre un rôle moins important. En comparaison internationale, la Suisse se distingue donc par des inégalités salariales exceptionnellement faibles (salaires et revenus du capital avant impôts et transferts étatiques). L’inégalité est nettement plus faible que dans des pays comparables (cf. figure 9).
La répartition homogène des revenus en Suisse est donc favorisée par la grande importance des revenus du travail. Comme nous l’avons montré, les nombreuses entreprises innovantes et prospères au niveau international jouent un rôle décisif en ce qui concerne le niveau élevé des salaires. Ce succès a été rendu possible et encouragé par d’excellents conditions-cadre fiscales.
Les revenus des ménages suisses sont déjà répartis de manière extrêmement uniforme avant la redistribution. Dans pratiquement tous les pays de l’OCDE, les inégalités sont plus marquées.
Figure 9
Risques pour la place fiscale
Des risques planent sur le succès de la politique fiscale suisse. On ignore par exemple quels effets l’imposition minimale de 15% de l’OCDE approuvée en juin 2023 en votation, aura sur notre économie. Cette imposition minimale s’appliquera aux grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 750 millions de francs. Ces entreprises sont importantes en tant que contribuables et employeurs. La Confédération et les cantons envisagent des mesures pour compenser une éventuelle détérioration des conditions-cadre pour les entreprises. Reste à savoir si elles seront efficaces (cf. à ce sujet le dossierpolitique d'economiesuisse sur l'imposition minimale de l'OCDE ). Alors que les conditions-cadre fiscales ont tendance à se dégrader en raison de l’imposition minimale, le peuple a récemment rejeté des propositions d’amélioration du système fiscal, dont certaines étaient discutées depuis longtemps. L’immobilisme en matière de politique fiscale est inquiétant. Il met en péril un pilier important du succès économique et de la prospérité de notre pays.