Le socialisme au Venezuela ou comment ruiner un pays

L'essentiel en bref:

  • Le Venezuela, qui dispose d’énormes gisements de pétrole, devrait être un pays riche.
  • La politique socialiste menée d’abord par Hugo Chavez puis par Nicolas Maduro a ruiné le pays.
  • L’alternative au capitalisme se solde par un échec retentissant.

Comment parvient-on à mener à la ruine une économie qui dispose d’énormes gisements de pétrole? L’histoire du Venezuela depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez l’illustre:

  1. Diaboliser le capitalisme: C’est la faute du capitalisme si les gens ont des difficultés. On nationalise donc les entreprises, on empêche la fuite des capitaux à l’étranger, on renforce le contrôle de l’État sur l’économie, on restreint la liberté d’entreprendre et on crée un climat d’insécurité pour les investissements.
  2. Dépenser des sommes astronomiques: Les employés de l’État, les militaires ou les pauvres sont généreusement soutenus. Les fonds sont mis en circulation rapidement. C’est ainsi que le populisme assure la prochaine réélection.
  3. Politique monétaire: Pour financer des dépenses publiques excessives, on fait tourner la planche à billets.
  4. Abolir la démocratie: Les premières années, lorsque les effets négatifs de la politique populiste ne sont pas encore dramatiques, on sape progressivement la démocratie et on met la presse au pas. On s’assure ainsi de conserver le pouvoir le jour où la vérité économique éclate au grand jour.

Après 25 ans d’alternative socialiste au capitalisme, les conséquences sont désastreuses. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, le produit intérieur brut par habitant, exprimé en dollars US, a baissé de près de 62%. La prospérité du Venezuela a donc reculé de près de deux tiers.

Mais reprenons depuis le début: dans les années 2000, Hugo Chavez a bénéficié de la hausse du prix du pétrole. Celle-ci a permis de financer des dépenses publiques en forte hausse. Le produit intérieur brut s’est certes légèrement raffermi, mais nettement moins que les dépenses publiques supplémentaires. L’effondrement du prix du pétrole pendant la crise des marchés financiers a pu être évité de justesse. Mais, après l’arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro en 2013, la situation s’est rapidement dégradée: le prix du pétrole a chuté drastiquement à partir de 2015, privant le Venezuela de devises dont il avait un urgent besoin. Le pays a fait tourner la planche à billets pour financer de vastes programmes de dépenses. Lorsque, après une brève reprise, le prix du pétrole a à nouveau fortement chuté en 2018, les digues ont cédé et le régime a allègrement financé les dépenses publiques via la politique monétaire. Résultat, l’inflation a explosé. Le taux d’inflation annuel a même atteint plus de 344 000%! D’ailleurs, pour que le graphique ci-dessous soit lisible, les chiffres de l’inflation sont indiqués sous forme de logarithme.

La politique socialiste a entraîné la paupérisation d’une grande partie de la population. On estime que le taux de pauvreté atteint désormais 96%. Selon le HCR, 7,7 millions de personnes, soit un cinquième de la population environ, avaient quitté le pays en novembre 2023, en raison de la pauvreté et de la répression politique. Cet exode est le plus important que connaît l’Amérique depuis des décennies et l’un des plus importants du monde. Le Venezuela compte encore quelque 30 millions d’habitants. La population s’est détournée du bolivar (la monnaie officielle) et utilise, autant que possible, des dollars US ou des cryptomonnaies. La politique socialiste a ruiné le Venezuela.

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