Le feu de signa­li­sa­tion

Ima­gi­nez que vous venez de tra­ver­ser un car­re­four très fré­quenté au vert et que la police vous demande de vous arrê­ter juste après. On vous retire votre per­mis de conduire. Vous deman­dez pour­quoi. Réponse : un deuxième feu vient d’être ins­tallé à côté de celui qui était vert et il était rouge. Nous devons donc vous reti­rer votre per­mis de conduire.

Si vous n’êtes pas d’ac­cord, vous pou­vez dépo­ser un recours contre cette déci­sion. Le tri­bu­nal déter­mi­nera si vous avez enfreint le droit en vigueur. Pen­dant que le poli­cier fait son rap­port, vous expli­quez que vous tra­ver­sez tou­jours très pru­dem­ment ce car­re­four, depuis des années. Et puis, on ne sau­rait admettre qu’il y ait deux feux au même endroit avec des signaux contra­dic­toires. Si, c’est pos­sible.

Cette situa­tion est sur­réelle. Les usa­gers de la route n'ac­cep­te­raient pas de tels feux et les auto­ri­tés com­pé­tentes devraient cor­ri­ger immé­dia­te­ment ce qui est mani­fes­te­ment une erreur.

Il en va autre­ment dans d’autres domaines. C’est ce que montre l’exemple de Stans. La société Pila­tus Construc­tions aéro­nau­tiques SA, fon­dée en 1939, y est implan­tée. Elle déve­loppe, construit et vend des avions d’en­traî­ne­ment non armés des­ti­nés à l’ar­mée de l’air entre autres. Pour chaque com­mande, l’en­tre­prise se pro­cure une auto­ri­sa­tion d’ex­por­ter auprès des auto­ri­tés. C’était éga­le­ment le cas pour les com­mandes des Émi­rats arabes unis et de l’Ara­bie saou­dite. Mal­gré les auto­ri­sa­tions d’ex­por­ter et la livrai­son, une deuxième auto­rité a récem­ment décidé que la société Pila­tus SA ne pou­vait pas entre­te­nir les avions d'en­traî­ne­ment livrés dans ces deux pays. C’est comme si le pre­mier feu sur le car­re­four valait pour l’avant de votre véhi­cule et le deuxième pour l’ar­rière.