Électricité : la Suisse déjà dépendante de l’étranger en hiver

La Statistique de l’électricité de la Confédération montre clairement que la Suisse importe de plus en plus d’électricité durant l’hiver pour faire face à sa consommation. Si nous ne renversons pas cette tendance, nous risquons de connaître des problèmes d’approvisionnement et une hausse massive du prix de l’électricité.
​L’autonomie de la Suisse en matière d’approvisionnement  électrique diminue plus vite que beaucoup l’imaginent. Depuis quelques années, la production suisse ne permet plus de faire face à la demande entre novembre et février. La consommation est en partie couverte par de l’électricité importée. En décembre 2009, par exemple, les importations ont représenté 20 % de la demande. Acheter de l’électricité à l’extérieur n’a en soi rien d’inquiétant. Ce qui l’est en revanche, c’est l’augmentation constante de notre dépendance.

 

L’hiver est une période particulièrement difficile car les énergies renouvelables produisent peu. L’eau reste dans les montagnes sous forme de neige et de glace et les centrales électriques de plaine doivent se contenter du faible débit restant. Quant au soleil, timide, il peine souvent à percer la couche de brouillard, parfois pendant des semaines. Et c’est précisément en hiver que la consommation d’électricité augmente.  Il en faut notamment beaucoup plus pour l’éclairage et pour actionner les systèmes de chauffage.

La contribution des centrales nucléaires suisses à l’approvisionnement électrique est particulièrement importante durant la saison froide, où elles couvent entre 40 % et 45 % de la consommation. Leur abandon ferait passer notre dépendance hivernale vis-à-vis des importations à 60 % et plus. Il n’est pas du tout certain que de tels volumes d’énergie soient disponibles sur le marché européen, dans la mesure où d’autres pays, dont la France, parviennent tout juste à couvrir leurs besoins pendant cette période. En conséquence, le prix de l’électricité prendrait l’ascenseur. Comme l’ont établi des études réalisées par la Confédération, son prix serait multiplié par deux ou trois. Des pannes et des black-out causeraient des dommages durables à la place économique suisse. C’est la raison pour laquelle l’économie s’engage en faveur du renouvellement des centrales nucléaires.