Masque

COVID: situa­tion dif­fé­rente, mesures dif­fé­rentes

Les pays voi­sins se recon­finent. Genève aussi. La Suisse devrait-elle en faire de même? eco­no­mie­suisse estime que non. La situa­tion n’est pas la même que lors de la pre­mière vague. Un confi­ne­ment serait, cette fois, inap­pro­prié. Il serait très dou­lou­reux aussi bien éco­no­mi­que­ment que socia­le­ment. Oppo­ser éco­no­mie et santé n’est tou­te­fois pas per­ti­nent.

Face à la forte hausse des conta­mi­na­tions et des hos­pi­ta­li­sa­tions le Conseil fédé­ral a annoncé le 27 octobre un ren­for­ce­ment dras­tique des mesures mais sans nou­veau confi­ne­ment. Pour­quoi ce choix à l’heure où de plus en plus de pays recon­finent?

Exploi­ter l’ex­pé­rience 

Début mars la Suisse assis­tait effa­rée à la pro­gres­sion des conta­mi­na­tions. Le Conseil fédé­ral avait décrété un confi­ne­ment par­tiel le 16 mars. eco­no­mie­suisse avait sou­tenu cette déci­sion. Bien que très dur pour la popu­la­tion et l’éco­no­mie, ce semi-confi­ne­ment était néces­saire pour pro­té­ger la santé de la popu­la­tion et évi­ter une implo­sion des hôpi­taux.
Plus de 7 mois se sont écou­lés. La situa­tion n’est plus la même qu’en mars, pour plu­sieurs rai­sons. Nous dis­po­sons désor­mais d’ex­pé­rience.

D’un point de vue sani­taire, la durée des hos­pi­ta­li­sa­tions s’est for­te­ment réduite et le taux de mor­ta­lité des patients Covid à l’hô­pi­tal a, heu­reu­se­ment, dimi­nué. Les can­tons romands ont mis sur pied une étroite col­la­bo­ra­tion en cas de sur­charge des hôpi­taux. Par ailleurs, les masques ainsi que le gel hydro­al­coo­lique sont lar­ge­ment dis­po­nibles à tout un cha­cun.

Dili­gence exem­plaire des entre­prises 

Du côté des entre­prises, la situa­tion n’a aussi rien à voir avec celle qui pré­va­lait en mars. Ainsi, le télé­tra­vail est for­te­ment appli­qué dans les métiers pour les­quels cela est pos­sible. Les entre­prises ont, de plus, mis en place des plans de pro­tec­tion qui vont bien sou­vent au-delà des recom­man­da­tions de la Confé­dé­ra­tion et des Can­tons. C’est ce qui res­sort des enquêtes d’eco­no­mie­suisse auprès de ses membres et des asso­cia­tions sec­to­rielles. Phi­lippe Fleury, res­pon­sable du bureau gene­vois de KPMG, arrive au même constat, sur la base des réponses de nom­breuses entre­prises dans la région de Genève. 

La dili­gence dont font preuve les employeurs n’est pas le fruit du hasard. Veiller à la santé des employés est un devoir moral et légal. Evi­ter que tout ou par­tie du per­son­nel soit en qua­ran­taine n’est pas une option : il en va du bon fonc­tion­ne­ment de l’en­tre­prise voire de sa sur­vie.

Pas de recon­fi­ne­ment: la prio­rité des entre­prises

Un nou­veau confi­ne­ment par­tiel entraî­ne­rait des coûts très éle­vés pour la popu­la­tion et l’éco­no­mie sans pour autant résoudre le pro­blème. En effet, le virus ne dis­pa­raî­trait pas pour autant et les cas réaug­men­te­raient rapi­de­ment après le décon­fi­ne­ment. Il fau­drait donc sans cesse réim­po­ser de nou­veaux mini-lockowns - pro­ba­ble­ment en jan­vier, puis à nou­veau en mars. L’ef­fet «yoyo» qui en résul­te­rait serait extrê­me­ment néfaste tant pour les nerfs de la popu­la­tion que des entre­prises.
Nous avons besoin d’une stra­té­gie à long terme pour apprendre à vivre avec le virus et ce, sans faire peser un trop lourd far­deau sur l'éco­no­mie et sans res­tric­tion exces­sive de la liberté indi­vi­duelle.
L’éco­no­mie prend très au sérieux ses res­pon­sa­bi­li­tés pour enrayer la pan­dé­mie. Le temps presse: chaque indi­vidu est appelé à en faire de même aussi bien au tra­vail que dans sa vie pri­vée. C’est tous ensemble que nous par­vien­drons à nous en sor­tir.