Industriegebäude mit Solarzellen

Pour une éco­no­mie de mar­ché libé­rale et durable

La jour­née de l’éco­no­mie d’eco­no­mie­suisse, qui s’est tenue à Bâle, était pla­cée sous le signe de la dura­bi­lité. Chris­toph Mäder, pré­sident de la Fédé­ra­tion, a véhi­culé une vision glo­bale de la dura­bi­lité, avec ses dimen­sions éco­no­mique, sociale et envi­ron­ne­men­tale, devant des per­son­na­li­tés des milieux éco­no­miques, poli­tiques et scien­ti­fiques. Il a appelé les milieux éco­no­miques à se posi­tion­ner en tant qu’ac­teur construc­tif et inno­vant dans le déve­lop­pe­ment durable. Bea­trice Weder di Mauro, éco­no­miste, a mon­tré pour­quoi les signaux des prix sont impor­tants et David Bos­shart, ana­lyste de ten­dances, a appelé les pays riches à prendre leurs res­pon­sa­bi­li­tés.

Lors de son dis­cours pro­noncé devant quelque 300 par­ti­ci­pants à la Jour­née de l’éco­no­mie 2021, le pré­sident d’eco­no­mie­suisse, Chris­toph Mäder, a déclaré qu’à l’ave­nir le prin­cipe de dura­bi­lité façon­nera encore plus for­te­ment l’en­semble de nos actions éco­no­miques et poli­tiques. Cela vaut aussi bien pour les finances de la Confé­dé­ra­tion que pour la pré­voyance vieillesse ou la poli­tique cli­ma­tique. C’est pour­quoi eco­no­mie­suisse s’en­gage en faveur d’une éco­no­mie de mar­ché libé­rale et durable, tenant plei­ne­ment compte des buts éco­no­miques, sociaux et envi­ron­ne­men­taux.

«Une éco­no­mie de mar­ché libé­rale et durable place l’in­di­vidu libre et auto­nome au centre», a sou­li­gné Chris­toph Mäder. Elle repose en pre­mier lieu sur la res­pon­sa­bi­lité indi­vi­duelle et l’in­no­va­tion et seule­ment en second lieu sur la régle­men­ta­tion et l’État. Elle amé­liore la com­pé­ti­ti­vité, pré­serve les res­sources natu­relles vitales, ren­force la cohé­sion sociale et per­met ainsi aux géné­ra­tions à venir d’es­pé­rer une vie digne d’être vécue.

Le déve­lop­pe­ment durable comme fon­de­ment de la pros­pé­rité

À l’ori­gine, le prin­cipe de la dura­bi­lité vient de l’éco­no­mie, a expli­qué Chris­toph Mäder, et dans la com­pré­hen­sion actuelle, il a tou­jours trois dimen­sions: éco­no­mique, sociale et envi­ron­ne­men­tale. La vraie dura­bi­lité ne peut être atteinte que si les trois dimen­sions sont prises en compte. «Ensemble, elles consti­tuent le fon­de­ment de la pros­pé­rité maté­rielle, sociale et cultu­relle de notre société. Une poli­tique qui se concentre uni­la­té­ra­le­ment sur la dura­bi­lité envi­ron­ne­men­tale et néglige l’im­pact éco­no­mique et social n’est pas et ne peut pas être durable», a déclaré M. Mäder.

Pour illus­trer l’im­por­tance des trois dimen­sions de la dura­bi­lité, il a évo­qué notre appro­vi­sion­ne­ment en élec­tri­cité. La décar­bo­na­tion des trans­ports et du chauf­fage est néces­saire sous l’angle de la dura­bi­lité envi­ron­ne­men­tale. Mais si les auto­ri­tés poli­tiques acceptent une raré­fac­tion crois­sante de l’élec­tri­cité, cette solu­tion ne sau­rait être durable sous l’angle éco­no­mique et social.

Inté­grer les exter­na­li­tés dans le prix des biens

Dans son inter­ven­tion, Bea­trice Weder die Mauro, éco­no­miste et pré­si­dente du Centre for eco­no­mic policy research, s’est réfé­rée au thème de la mani­fes­ta­tion «La crois­sance est-elle un péché?»: du point de vue éco­no­mique, la crois­sance n’est pas durable si les prix sont erro­nés, a-t-elle déclaré, avant de don­ner des exemples concrets avec les exter­na­li­tés et le chan­ge­ment cli­ma­tique. Lors­qu’il est ques­tion de la raré­fac­tion de biens com­muns tels que le bud­get car­bone mon­dial, cela doit se reflé­ter dans le prix des biens et des ser­vices – idéa­le­ment sous la forme de taxes inci­ta­tives.

Les régle­men­ta­tions et les sub­ven­tions consti­tuent une solu­tion moins effi­cace, mais plus popu­laire dans les milieux poli­tiques. Il est évi­dem­ment plus dif­fi­cile d’aug­men­ter le prix des tra­jets en voi­ture que de sub­ven­tion­ner ceux par le rail. Mais cela ne résout pas le pro­blème. En effet, la com­mu­nauté mon­diale se trouve face à un défi de taille, a déclaré Bea­trice Weder di Mauro. Il est clair que des actions publiques d’am­pleur et coor­don­nées à l’échelle mon­diale seront néces­saires.

Les nations riches ont une res­pon­sa­bi­lité

David Bos­shart, ana­lyste de ten­dances et pré­sident de la Fon­da­tion G. et A. Dutt­wei­ler, est lui aussi convaincu que la bataille mon­diale pour les res­sources va s’in­ten­si­fier. Nous nous diri­geons vers un monde plus conflic­tuel et la grande ques­tion est de savoir avec quels ins­tru­ments orga­ni­sa­tion­nels et pré­ven­tifs nous allons pou­voir rele­ver ces défis. Selon lui, le libre mar­ché est, bien entendu, la meilleure option. Cela étant, les exter­na­li­tés devraient être suf­fi­sam­ment prises en compte – en matière de pro­tec­tion du cli­mat, par exemple.

Les nations riches ont une res­pon­sa­bi­lité claire à cet égard, car elles sont res­pon­sables de la majeure par­tie des émis­sions de gaz à effet de serre mon­diales.

Finance durable: oppor­tu­ni­tés et risques

Lors de la table ronde ani­mée par Urs Gre­dig (télé­vi­sion alé­ma­nique SRF) qui a suivi, Doro­thée Bau­mann-Pauly, direc­trice du Centre for busi­ness and human rights à l’Uni­ver­sité de Genève, Bar­bara Kux, membre de plu­sieurs conseils d’ad­mi­nis­tra­tion, Gnanli Lan­drou, CEO et cofon­da­teur d’Oxara, et Phi­lipp Ricken­ba­cher, CEO de Julius Bär Groupe SA, ont exa­miné les oppor­tu­ni­tés et les risques de la finance durable pour l’éco­no­mie réelle.

À l’oc­ca­sion de cette jour­née dédiée à l’éco­no­mie suisse, Igna­zio Cas­sis, conseiller fédé­ral, vice-pré­sident du Conseil fédé­ral et chef du Dépar­te­ment fédé­ral des affaires étran­gères (DFAE), a trans­mis le mes­sage du gou­ver­ne­ment fédé­ral.