# 03 / 2019
25.01.2019

Investissements étrangers: un facteur de réussite plutôt qu’un danger pour notre économie

Les investissements directs étrangers en Suisse constituent-ils une chance ou un risque?

En Suisse, la prospérité repose fortement sur l’ouverture des marchés et sur les relations internationales de l’économie. Les chaînes de valeur ajoutée sont aujourd’hui mondialisées, de sorte que les entreprises ne produisent plus des biens et des services dans un seul pays, mais là où les conditions-cadre sont les plus favorables pour les différentes étapes de la production. La libre circulation des investissements est déterminante en la matière. Loin d’être une simple cerise sur le gâteau, ceux-ci sont indispensables à la réussite conjoncturelle suisse, car ils renforcent et promeuvent tant la dynamique d'exportation que l’attrait de la place économique. En dépit de son petit marché domestique, la Suisse est devenue un site d’implantation compétitif face à la concurrence mondiale grâce justement à son ouverture vis-à-vis des investissements étrangers, sans pour autant faire preuve de naïveté.

Aussi, ce n’est pas tant la présence, mais plutôt l’absence ou le retrait des investisseurs étrangers qui pose problème. Malgré les avantages souvent sous-estimés d’une économie internationalisée, des tendances protectionnistes croissantes sont observées sur le plan mondial. Selon Global Trade Alert, le nombre d’interventions étatiques protectionnistes lancées par les pays du G-20 est près de 2,5 fois supérieur à celui de leurs initiatives libérales pour la seule année 2017. Depuis le début de la crise financière en 2009, pas moins de 28 interventions étatiques ont affecté directement des investisseurs suisses, dont 19 qui se sont répercutées négativement sur leurs investissements locaux.

Figure 1

Montée du protectionnisme sur le plan international.

Attrait discutable du contrôle des capitaux, même en Suisse

En Suisse aussi, les milieux politiques appellent de plus en plus à un contrôle accru des investissements étrangers. Plusieurs interventions parlementaires demandent concrètement la mise en place d’un contrôle étatique des investissements directs étrangers et chargent le Conseil fédéral d’établir un rapport d’audit correspondant (cf. la motion 18.3021 ainsi que les postulats 18.3376 et 18.3233). De plus, l’inégalité de traitement (absence de réciprocité) entre les investisseurs étrangers en Suisse et les investisseurs helvétiques dans les pays d’accueil concernés est critiquée.

Dans ce contexte, des mises en garde contre des distorsions de la concurrence, des risques pour la sécurité et l’ordre public en Suisse, ainsi qu’une perte de savoir-faire et de postes de travail sont formulées lorsqu’il est question de l’acquisition de sociétés par des investisseurs chinois et des activités de fonds souverains étrangers, sans pour autant fournir des indices ou faits correspondants. Une chose est sûre: la Suisse bénéficie grandement des investissements directs étrangers, mais reste très sensible aux modifications des conditions-cadre politiques dans ce domaine.

Les milieux économiques sont donc extrêmement critiques vis-à-vis de l’introduction de contrôles étatiques des investissements et de l’atteinte subséquente à la liberté de propriété et à la liberté économique. Une étude d’ Avenir Suisse s’y oppose également. Le Conseil fédéral est en train de rédiger un rapport sur ces contrôles. Le présent dossierpolitique entend ainsi exposer les effets positifs des investissements étrangers en Suisse.