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06.02.2024

Débat sur les notes à l’école: on s’égare...

Le fait qu’une évaluation soit assortie de notes ou non n’a pas d’importance

Le type d’évaluation fondée sur la performance, avec ou sans notes, n’a, pour sa part, pas d’importance aux yeux de l’économie, tant qu’il est objectivement comparable et facile à interpréter pour les entreprises. C’est pourquoi une évaluation peut prendre la forme de notes, mais aussi d’autres formes comparables, telles que des croix qui indiquent le degré de réalisation pour la compétence concernée. Il convient toutefois de veiller au volume optimal d’informations: les entreprises ne peuvent pas traiter des informations trop volumineuses et détaillées lors de la première étape de sélection, tandis que trop peu d’informations ne renseignent pas sur toutes les compétences pertinentes. Une bonne note en mathématiques, par exemple, ne préjuge pas des compétences en géométrie. En effet, cette note peut être atteinte par une personne très bonne en algèbre alors que la géométrie n’a pas été comprise. Dès lors, il faut être attentif, au moment de la conception du système d’évaluation, au fait que les entreprises souhaitent savoir concrètement quelles compétences se cachent derrière une note. Cela permet de garantir la transition vers une école professionnelle. C’est là qu’intervient le projet alémanique «anforderungsprofile.ch» (son nom signifie «profil d’exigences» en français), dirigé par les cantons et dans le cadre duquel des instruments sont développés pour le choix et la préparation à l’exercice d’une profession. Ces instruments doivent aider les élèves à se préparer à l’école professionnelle en leur permettant de se situer par rapport aux exigences d’un apprentissage donné.

Pour conclure, il est important de noter que les écoles et les entreprises se partagent la responsabilité pour la transition entre l’école et le monde du travail. Les écoles ne sont pas tenues de fournir toutes les informations. Le mieux est qu’elles évaluent ce qui peut l’être de manière standardisée. Les entreprises continueront d’assumer une partie de l’évaluation, que ce soit par le biais de stages découverte, d’entretiens d’embauche, de tests complémentaires, etc., notamment pour vérifier l’adéquation entre un jeune et l’entreprise. Des échanges entre la future entreprise formatrice et un enseignant ne doivent pas être négligés. Pour l’entreprise, l’évaluation de l’enseignant sur les possibilités de développement du jeune (évaluation pronostique) constitue une information importante. Les entreprises devraient solliciter activement cette évaluation et les écoles devraient être prêtes à fournir des informations. Faire progresser les jeunes est en effet une préoccupation commune des écoles et des entreprises.