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233 mil­liards de francs: cinq gra­phiques pour illus­trer le suc­cès de la Suisse en matière d’ex­por­ta­tions

Mal­gré les tur­bu­lences liées au Brexit et au conflit com­mer­cial, l’éco­no­mie exté­rieure suisse a connu une très bonne année 2018: les entre­prises suisses n’avaient plus vu aug­men­ter à ce point leurs ventes de mar­chan­dises à l’étran­ger depuis 2018. Les gra­phiques ci-après montrent ce que cela signi­fie.

L’éco­no­mie exté­rieure suisse a enre­gis­tré une forte crois­sance en 2018: les entre­prises tour­nées vers l’ex­por­ta­tion ont vendu des mar­chan­dises à l’étran­ger pour plus de 233 mil­liards de francs, soit 5,7% de plus qu’en 2017. À titre de com­pa­rai­son, la Suisse a vu ses expor­ta­tions pro­gres­ser consi­dé­ra­ble­ment, alors que pen­dant la même période, l’éco­no­mie mon­diale a stagné selon les esti­ma­tions du Fonds moné­taire inter­na­tio­nal. Nous vous mon­trons ce qui fait le suc­cès de l’éco­no­mie suisse et ses points faibles:

1. Aux États-Unis, le «made in Swit­zer­land» fait un tabac

Les expor­ta­tions suisses ont aug­menté de près de 13 mil­liards de francs au total, une hausse qui n’était tou­te­fois pas uni­forme à l’échelle mon­diale. L’UE y a contri­bué le plus for­te­ment, à hau­teur de 4,5 mil­liards de francs – elle est le pre­mier ache­teur de pro­duits suisses avec une part de 52%. Dès lors, il est par­ti­cu­liè­re­ment impres­sion­nant que les entre­prises suisses aient réussi à accroître, presque dans la même mesure, leurs ventes aux États-Unis. Un mon­tant de 4,2 mil­liards de francs sup­plé­men­taires repré­sente une pro­gres­sion des expor­ta­tions de 12,3%. Quelque 16% des expor­ta­tions suisses totales sont ainsi des­ti­nées aux États-Unis..

Anec­dote amu­sante: En valeur abso­lue, les États-Unis sont cer­tai­ne­ment le prin­ci­pal moteur des expor­ta­tions. C’est pour­tant sur un autre mar­ché que les entre­prises suisses ont enre­gis­tré leur plus forte crois­sance: Leurs ventes des­ti­nées à l’État insu­laire de Nauru, dans l’océan Paci­fique, ont aug­menté de 750%, pour atteindre 92 000 francs.

 

US-Exporte wachsen besonders stark

2. Les expor­ta­tions ont le vent en poupe, mais les impor­ta­tions fran­chissent un seuil magique

En regard des 233 mil­liards de francs d’ex­por­ta­tions en 2018, il y a des impor­ta­tions de mar­chan­dises pour 202 mil­liards de francs. Les impor­ta­tions ont donc aug­menté davan­tage, de 8,6%, que les expor­ta­tions. En 2018, la Suisse affi­chait tou­jours un excé­dent com­mer­cial, mais il a reculé de 3,5 mil­liards pour atteindre 31,3 mil­liards de francs.

Anec­dote amu­sante: Comme la Suisse n’im­porte rien depuis Nauru, son excé­dent com­mer­cial avec cet État se monte à 92 000 francs. Pour­tant, cet État insu­laire exporte éga­le­ment. Ses ventes de phos­phate à l’étran­ger consti­tuent pas moins de 75% de son pro­duit inté­rieur brut.

Export legen zu

3. Les machines-outils ont la cote

La branche phar­ma­ceu­tique est celle qui exporte le plus: En 2018, la Suisse a vendu à l’étran­ger des médi­ca­ments pour 44 mil­liards de francs, en hausse de 8,9%. En termes de crois­sance, un autre pro­duit sort du lot: Les fabri­cants suisses d’ou­tils ont vu leur chiffre d’af­faires à l’étran­ger pro­gres­ser de 10,6% ou de près de 800 mil­lions de francs. Ainsi, les clients étran­gers ont dépensé 8,3 mil­liards de francs pour des outils suisses.

Anec­dote amu­sante: Le boom des expor­ta­tions vers Nauru en 2018 est dû en par­tie à une hausse mar­quée des achats de maté­riel publi­ci­taire et de calen­driers par ses 10 000 habi­tants.

Die Exportschlager und ihre Trümpfe

 

4. Les Suisses aiment les bijoux et vête­ments étran­gers

Du côté des impor­ta­tions, le poste prin­ci­pal de la balance com­mer­ciale est éga­le­ment celui des médi­ca­ments avec 19 mil­liards de francs. Par rap­port à 2017, le volume n’a pas changé. Il n’en va pas de même des chiffres pour la bijou­te­rie et la joaille­rie ainsi que pour la confec­tion étran­gères. Les achats des Suisses ont aug­menté de res­pec­ti­ve­ment 40,7% et 11,9% et se situent autour de 16 et 17 mil­liards de francs.

Anec­dote amu­sante: Les mar­chan­dises les plus impor­tées dans l’île de Nauru sont des mai­sons pré­fa­bri­quées pour 2,21 mil­lions de francs. Nauru importe des mar­chan­dises pour un total de 41 mil­lions de francs. C’est ce que dépensent chaque année les Suisses pour des tis­sus en laine et poils d’ani­maux.

 

Die Lieblingsimporte der Schweizer

5. Le Brexit pèse sur les expor­ta­tions vers le Royaume-Uni

Bien que les chiffres du com­merce exté­rieur soient glo­ba­ble­ment très réjouis­sants, il y a aussi des excep­tions. En 2018, les expor­ta­tions de mar­chan­dises suisses vers le Royaume-Uni ont reculé de 22,9% et de 2,6 mil­liards de francs, ce qui est pré­oc­cu­pant. La Grande-Bre­tagne est en effet le sixième par­te­naire com­mer­cial de la Suisse. Les seg­ments des véhi­cules et du papier ont connu une baisse des chiffres d’af­faires par­ti­cu­liè­re­ment mar­quée.

Chiffre néga­tif: Bien que Nauru dépendent dans une large mesure des expor­ta­tions, leur volume a cédé 21% par an entre 2011 et 2016.

Die Sorgenkinder der Exportwirtschaft

Die Sorgenkinder der Exportwirtschaft_2

Conclu­sion: un bilan réjouis­sant avec des défis de taille

Il est extra­or­di­naire que l’éco­no­mie exté­rieure suisse ait pu croître aussi vigou­reu­se­ment mal­gré un contexte dif­fi­cile. Cela ne va pas de soi. Afin que les entre­prises suisses puissent conti­nuer de mener des acti­vi­tés com­mer­ciales avec suc­cès à l’échelle inter­na­tio­nale, elles ont besoin d’un accès aux mar­chés d'autres pays si pos­sible non dis­cri­mi­na­toire et de condi­tions-cadre opti­males à l’in­terne.