Plan d'études 21

Des majo­ri­tés claires pour une réforme sco­laire de notre temps

Dimanche der­nier, un qua­trième can­ton, celui d’Ar­go­vie, a décidé d’in­tro­duire le Plan d’études 21. Les résul­tats nets de toutes les vota­tions qui se sont dérou­lées jus­qu’à pré­sent montrent que la popu­la­tion tout comme l’éco­no­mie sou­tiennent cette vaste réforme sco­laire.

Le dimanche 12 février 2017, 69,5% des élec­teurs d’Ar­go­vie ont refusé une ini­tia­tive popu­laire com­bat­tant l’in­tro­duc­tion du Plan d’études 21. Ce résul­tat net confirme les déci­sions prises en 2016 sur des objets com­pa­rables dans les can­tons de Saint-Gall (69,6%), de Schaff­house (68,5%) et de Thur­go­vie (75,3%). Des ini­tia­tives sont encore en cours dans de nom­breuses autres régions, mais la ten­dance est claire: le Plan d’études 21 est lar­ge­ment accepté par la popu­la­tion.

Cela ne va pas de soi pour un pro­jet de réforme aussi com­plexe et poussé. La sco­la­rité obli­ga­toire est un thème hau­te­ment sen­sible. Cha­cun et cha­cune estime être un expert avec son expé­rience per­son­nelle. À cela s’ajoute que les nom­breux chan­ge­ments de ces der­nières années et la las­si­tude vis-à-vis des réformes, sou­vent évo­quée, n’at­tisent pas une volonté de renou­veau péda­go­gique. Aux yeux d’eco­no­mie­suisse, des rai­sons plau­sibles expliquent ces résul­tats réjouis­sants.

Flexible aussi pour l’en­cou­ra­ge­ment des MINT

Le Plan d’études 21 est une réponse adé­quate aux exi­gences d’une société de plus en plus mobile et aux chan­ge­ments tech­no­lo­giques. Au XXIe siècle, il n’est pas judi­cieux que chaque can­ton pour­suive son propre plan d’études et que l’or­ga­ni­sa­tion des cycles de for­ma­tion varie d’une com­mune à l’autre. Quant au cata­logue clas­sique des dis­ci­plines, auquel se cram­ponnent les oppo­sants à la réforme, il n’est pas for­cé­ment appro­prié pour pré­pa­rer les enfants et les jeunes à une vie auto­nome et au monde du tra­vail. Il importe de trans­mettre éga­le­ment des connais­sances et des com­pé­tences qui n’exis­taient pas une géné­ra­tion aupa­ra­vant.

Jus­qu’ici, on ne cher­chait pas spé­cia­le­ment à sus­ci­ter l’in­té­rêt des éco­liers du pri­maire pour les matières MINT (mathé­ma­tiques, infor­ma­tique, sciences natu­relles et tech­nique), alors que ce serait sou­hai­table de pro­mou­voir ces filières, notam­ment auprès des filles. Le nou­veau Plan d’études offre de nom­breuses pos­si­bi­li­tés d’abor­der ces thèmes par le jeu et dans des contextes très dif­fé­rents. La manière dont ce sera mis en œuvre reste à l’ap­pré­cia­tion des ensei­gnants.

La qua­lité des ensei­gnants est déci­sive

Le Plan d’études 21 n’im­pose pas un schéma rigide, il s’agit d’un cadre assez large au sein duquel les can­tons peuvent défi­nir leurs propres plans d’études. Aussi long­temps que les objec­tifs com­muns sont res­pec­tés, les spé­ci­fi­ci­tés régio­nales peuvent être inté­grées.

La qua­lité d’une réforme dépend des per­sonnes qui la mettent en œuvre. Cela vaut tout par­ti­cu­liè­re­ment pour le Plan d’études 21. La satis­fac­tion des attentes dépen­dra de la qua­lité du per­son­nel ensei­gnant. Or, pour le corps ensei­gnant, l’ob­jec­tif final reste le même: don­ner aux éco­liers l’en­vie d'ap­prendre et éveiller leur curio­sité.