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Les éner­gies renou­ve­lables ne se déve­loppent pas au rythme voulu: l'in­dice Grande-Dixence le montre

Le Oui à la loi pour l’élec­tri­cité a repré­senté un pas impor­tant et néces­saire pour la sécu­rité de l’ap­pro­vi­sion­ne­ment. Il s’agit main­te­nant de déve­lop­per rapi­de­ment les éner­gies renou­ve­lables. Pour atteindre les objec­tifs fixés dans la loi, leur pro­duc­tion doit aug­men­ter de 2,4 téra­watt­heures (TWh) par an, soit plus ou moins le volume d’élec­tri­cité pro­duit par le bar­rage de la Grande Dixence, le plus grand de Suisse. L’«indice Grande Dixence» montre si cet objec­tif est atteint.

La loi pour l’élec­tri­cité a été accep­tée par le peuple en juin 2024, ce qui repré­sente un pas en avant indis­pen­sable pour la poli­tique éner­gé­tique. Les éner­gies renou­ve­lables doivent à pré­sent être déve­lop­pées le plus rapi­de­ment pos­sible. Nos besoins en éner­gie vont en effet aug­men­ter, d’une part à cause de la décar­bo­na­tion, d’autre part pour rem­pla­cer à moyen terme la pro­duc­tion des cen­trales nucléaires exis­tantes. En clair, nous devons dou­bler notre pro­duc­tion natio­nale d’ici 2050. Le Conseil fédé­ral doit enclen­cher le turbo, car au rythme actuel, nous ris­quons de ne pas atteindre les objec­tifs fixés.

L'in­dice Grande-Dixence montre si nous sommes sur la bonne voie

Pour 2035, la loi pour l’élec­tri­cité fixe un objec­tif de pro­duc­tion de 35 TWh pro­ve­nant d’éner­gies renou­ve­lables (hors éner­gie hydrau­lique). En 2023, cette pro­duc­tion attei­gnait 6,8 TWh. Il faut donc ajou­ter 28,2 TWh d’ici 2035. Cela repré­sente une hausse de 2,4 TWh par an, soit la pro­duc­tion annuelle moyenne de la Grande Dixence, la plus grande cen­trale hydro­élec­trique suisse. Mesu­rer le déve­lop­pe­ment annuel des éner­gies renou­ve­lables à l’aune de la Grande Dixence per­met donc de voir
clai­re­ment et sim­ple­ment si nous sommes sur la bonne voie par rap­port aux objec­tifs fixés par la loi. Comme le montre le gra­phique sui­vant, l’ob­jec­tif a été man­qué de presque 70 % en 2023 (pro­duc­tion sup­plé­men­taire à par­tir de sources renou­ve­lables: 0,79 TWh).  Nous entrons donc déjà avec un sacré retard dans l’«ère» de la loi pour l’élec­tri­cité, qui entrera en vigueur en 2025.

graphique grande dixence index

Un suivi per­met­trait de cor­ri­ger le cap

La situa­tion est pré­oc­cu­pante, car chaque année de retard creuse le déca­lage par rap­port à l’ob­jec­tif pour 2035 (cf. gra­phique ci-des­sous). Les écarts se cumu­le­ront et devront être com­pen­sés. Si nous obser­vons un déve­lop­pe­ment insuf­fi­sant des éner­gies renou­ve­lables, nous devrons agir le plus rapi­de­ment pos­sible. Il est pri­mor­dial de mettre en place un contrôle des pro­grès réa­li­sés afin de pou­voir cor­ri­ger le cap si néces­saire. Le Conseil fédé­ral doit pré­sen­ter un plan de mise en œuvre clair ainsi qu’un suivi trans­pa­rent des objec­tifs de la loi pour l’élec­tri­cité. Navi­guer à l’aveu­glette com­pro­met­trait le suc­cès.

La course vers un appro­vi­sion­ne­ment éner­gé­tique sûr, propre et avan­ta­geux est un mara­thon

La loi pour l’élec­tri­cité n’ap­porte pas une réponse défi­ni­tive à la trans­for­ma­tion et à l’ex­ten­sion du sys­tème éner­gé­tique néces­saire pour atteindre l’ob­jec­tif zéro net en 2050. La phase de mise en œuvre deman­dera de la per­sé­vé­rance et il sera néces­saire de prendre bien d’autres mesures pour mettre en place un appro­vi­sion­ne­ment éner­gé­tique propre, mais aussi sûr et avan­ta­geux. L’ou­ver­ture tech­no­lo­gique s’im­pose et de grandes cen­trales res­te­ront néces­saires à l’ave­nir. Ces dis­cus­sions doivent avoir lieu dès aujour­d’hui et non lors­qu’il sera trop tard. 

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